Jean-René – 59 ans – à l’école pendant un an

J’ai pris des cours à l’école de batterie Les Trois Notes un an au total. Par épisode, mais je pense l’équivalent d’une année scolaire. Cette envie part d’un petit plaisir que je me réservais depuis longtemps : m’offrir une belle batterie. J’ai attendu d’avoir 50 ans et je me suis acheté un instrument top niveau. La batterie ça correspondait à ma jeunesse, quand j’avais entre 15-20 ans. A l’époque je ne faisais pas tous les plans mais je maitrisais le principal atout du bon batteur : le rythme. Je faisais un vrai boulot de métronome, sans jamais ralentir ou accélérer, quoiqu’il se passe. Je jouais dans des groupes, avec des amis. Et puis j’ai grandi.

A l’approche de la retraite j’ai décidé de m’y remettre. J’ai du prendre 6 mois de cours dans toute ma vie, mais je sentais qu’il était nécessaire de m’y replonger avec un prof, proche de chez moi si possible. Alain Bémer a tout de suite adopté la bonne approche. Plutôt que de repartir de zéro pour se débarrasser de toutes mes mauvais habitudes il a décidé de guider mon jeu vers une technique plus académique en me disant aux bons moment « là, tu dérives, regarde, c’est ça qu’il faut faire ». En clair il a su bien m’écouter, s’adapter, être rigide sans me bousculer. Parfois j’arrivais en avance et je vois bien comment il faisait avec les autres élèves. C’est un excellent pédagogue, il sait ne pas détruire le travail de son élève.

L’alternance pad et batterie m’a beaucoup aidé. J’ai pu régler des problèmes tout bête que je trainais depuis mes débuts : le bon équilibre de jeu entre mes deux mains (elles ne travaillaient pas de manière égale, la droite ayant tendance à piquer du boulot à la gauche, plus faignante) et une fâcheuse tendance à systématiquement tout jouer à 2 temps.

Alain a su décelé en moi le batteur qui avait envie d’apprendre par le solfège, mais avec des mauvaises habitudes. J’ai vraiment pris conscience du travail accompli, sur la technique d’abord, mais surtout sur la théorie et le solfège. C’est simple, lorsque je commence un nouveau morceau je ne me jette plus tout de suite dessus avec mes baguettes. Non. Je regarde la partition, et je décortique. Moi qui avait l’habitude de tout faire à l’oreille – en regardant quand même un peu les grands batteurs histoire de copier les gestes j’ai appris à étudier mes partitions avant de commencer à jouer. Je le fais quasiment à chaque fois, et je me rend compte grâce à Alain et l’école de batterie Les Trois Notes que prendre son temps en amont entraine aussi une écoute plus pointue ensuite. Parfois quand je repense à la manière dont je jouais mes vieux morceaux en les reprenant maintenant… j’ai honte !

Je n’ai pas pu continuer avec Alain à cause de mes trop nombreux déplacements. Au final je ne pouvais pas prendre mes cours de manière régulière. En revanche je ne dis pas que je ne vais pas revenir !